l'URSS





 De l'égalité à la tyrannie


La révolution russe


En 1917, la Russie est encore régie par le système féodal et le tsar Nicolas II a un pouvoir absolu. La guerre déchire l'ouest du pays, tandis que les chefs capitalistes continuent de faire travailler les pauvres à un rythme effréné. Le peuple ne supporte plus ces conditions, et le 23 février 1917, des milliers de femmes réclament du pain à Petrograd, avant que les hommes ne les rejoignent. Deux jours plus tard, la grève devient générale, et Nicolas II décide que même si les cosaques sont débordés, la capitale sera pacifiée dans le sang. Mais le lendemain, de nombreux régiments sont traumatisés par les bains de sang qu'ils ont causés, et rejoignent le mouvement populaire. La situation devient incontrôlable, et Nicolas est forcé de renoncer au pouvoir à son retour du front le 2 mars.

Mais le nouveau gouvernement à deux pouvoirs(le gouvernement provisoire et le soviet de Petrograd) refuse d'arrêter les combats contre les allemands. Mais ces derniers comprennent que le seul moyen de se débarrasser rapidement du front russe est de semer le trouble dans le pays, et le 3 avril, ils envoient Lénine, qui avait alors été exilé en Suisse par le tsar, de retour en Russie. Mais en juillet, le gouvernement provisoire fait emprisonner Trotsky et la majorité des bolcheviks, exile Lénine en Finlande, et nomme le général Kornilov commandant en chef de l'armée russe. Mais Kornilov, qui est resté loyal  au tsar, se retire du front pour attaquer Petrograd, et le gouvernement libère les bolcheviks pour organiser la défense de la capitale.

Mais le gouvernement provisoire a fais une grave erreur en donnant les armes nécéssaire aux bolcheviks, car le succès de Trotsky permet à Lénine de revenir de Finlande, et donne la popularité nécessaire au parti pour commencer une révolution en octobre. Trotsky prend alors le contrôle de la ville, renverse le gouvernement provisoire, et donne la tête du parti à Lénine. Mais les bolcheviks perdent les élections, et une dictature est instaurée par Lénine, sa police secrète se mettant à exterminer toute trace d'opposition.

Mais Trotsky, qui a été nommé secrétaire des affaires étrangères, refuse les termes que les allemands propose, et obtient l'accord de Lénine quant il propose d'arrêter les combats sans signer de traité de paix. Mais cette gestion de la guerre est tout simplement désastreuse, les allemands continuants d'avancer dans le territoire russe, et la situation catastrophique force la Russie à abandonner 1/4 de la population et de l'industrie et à déplacer la capitale à Moscou. Toutes les forces anti-communistes (comme les socialistes évincés par Lénine aux élections, les capitalistes, et les nobles, aussi appelés de manière générale les "blancs") en profitent pour déclencher la guerre civile qui durera de 1917 à 1923, et Nicolas II et sa famille en sont victimes, car ils sont exécutés par leurs gardes en 1918. Trotsky gagne la guerre contre les blancs, mais les mauvaises conditions provoquées par celle-ci causent des millions de morts, et ont détruit l'économie du pays. Lénine tente d'y remédier en créant l'URSS et la Nouvelle Politique Économique, qui abandonne de nombreux principes du communisme pour établir une économie socialiste, mais son état de santé se détériore, et il meurt le 21 janvier 1924. Il laisse cependant un testament où il désigne que Trotsky, malgré son excès d'assurance, est sans doute le membre le plus capable du parti, et que son secrétaire, Staline, a obtenu un pouvoir bien plus important que prévus tout en étant jugé trop brutal.

L'homme de fer


Car Staline a rapidement découvert en servant les boissons de Lénine et en injuriant la femme de ce dernier, que sa position lui permettait de nommer ses soutiens aux postes importants. Grâce à ce pouvoir politique, il prend le contrôle du parti, et exile de nombreux opposants comme Trotsky, ou les emprisonne. Il crée en 1927 le premier plan quinquennal, abandonne la NEP, force l'industrialisation de masse, et instaure les kolkhozes pour les fermiers. Mais ces manœuvres économiques sont désastreuses, et causent une grande famine en 1932, où environ 3 millions de personnes meurent de faim.

De plus, les plans quinquennaux donnent l'illusion que l'URSS a une économie solide, mais ils cachent les arrestations effectuées avec des accusations fallacieuses pour remplir les quotas, la famine qui sévit en Ukraine, et bien d'autres problèmes. Staline utile également la propagande pour modifier la réalité, au point de transformer le suicide de sa femme lors du quinzième anniversaire de la révolution en une crise d'appendicite mortelle. Selon de nombreux historiens, Staline causa la mort d'environ 20 millions de personnes, tout en se faisant appeler "le petit père du peuple".

En aout 1939, il se rapproche de l'Allemagne nazie, et signe le traité de non-agression entre l'Allemagne et l'Union Soviétique, qui conduit un mois plus tard à l'invasion de la Pologne par les deux pays. Cet évènement est aujourd'hui considéré comme marquant le début de la seconde guerre mondiale.

Mais Staline ne veut pas s'arrêter là, et il décide d'envahir la Suède le 30 novembre 1939, campagne qui se solde par un status quo entre les deux pays en mars 1940, et discrédite la puissance militaire de l'URSS. Hitler décide alors d'en profiter, car estimant les soviétique suffisamment faibles, il lance l'opération Barbarossa le 22 juin 1941. Il rassemble pour cela trois millions d'hommes et 600 000 chars d'assauts, qui percent les défenses russes, capturent des millions de soldats ennemis, et arrivent rapidement devant Moscou.

Mais cette attaque ennemie augmente le prestige de Staline, car les massacres nazis choquent les russes, et la contre-attaque que l'homme de fer effectue en hiver repousse les allemands et les forcent à arrêter les combats pour la saison. Après cette déroute, Hitler décide d'isoler le Caucase, pour ensuite le conquérir et récupérer le pétrole de la région. Mais il sous-estima la puissance de l'armée russe, qui combattit durant de nombreux mois à Stalingrad, ce qui empêcha l'isolation du Caucase, et permit à Staline de mieux organiser son armée avec le temps octroyé par cette bataille.

L'axe devint alors de plus en plus faible, et en 1945, la seconde guerre mondiale était achevée. L'URSS obtient alors la charge de tous les pays conquis, tels l'Allemagne de l'est, la Hongrie, et la Tchécoslovaquie, et cette soudaine montée en puissance inquiéta le monde capitaliste, qui craignait que la situation économique instable laissée par la seconde guerre mondiale, et l'obtention de la bombe nucléaire par les soviétiques en 1949 n'incitent d'autres pays à se tourner vers le communisme. C'est le cas de la Chine, qui tombe aux mains du communiste Mao en 1950, et de la Corée du nord, qui se convertit au marxisme dès la fin de la seconde guerre mondiale. Mais les tensions en Corée poussent les deux parties de celle-ci à lancer une guerre en 1950, guerre où les Nations unis vont se battre contre la Chine, la Corée du nord, et l'URSS. Les combats durent trois ans, mais les frontières changent peu, et 1953 voit aussi la mort de "l'homme de fer", qui est remplacé par Khrushchev, et le remplacement du président américain Truman par Eisenhower. 

Du déclin à la chute

Khrushchev instaure rapidement une "déstalinisation", et annule la plupart des réformes instaurées par son prédécesseur. Il réforme aussi le KGB, qui démontre une efficacité bien plus importante que la CIA dans le domaine de l'espionnage, envoie le premier satellite et le premier homme dans l'espace, et instaure le mur de Berlin en 1961. Mais la même année, le président américain JFK envoie des exilés cubains renverser le gouvernement communiste à Cuba, opération qui se solde par un échec humiliant pour les américains. L'URSS décide alors d'envoyer des missiles qui ne peuvent pas atteindre les USA normalement à Cuba, et déclenche le 16 octobre 1962 un évènement aujourd'hui appelé "la crise des missiles de Cuba", qui est souvent considéré comme le point culminant de la guerre froide. Mais après 13 jours de négociations, les deux partis décident de retirer de nombreux missiles de points stratégiques, et la troisième guerre mondiale fut évité de justesse.

En 1964, Khrushchev est remplacé par Kossyguine, et il marque l'URSS en majorité car il soutient les communistes durant la guerre du Vietnam en  1965, et par la politique qu'il adopte pour combattre les USA indirectement en soutenant des mouvement communistes à l'étranger. Quant Nixon devient président des USA, il améliore les relation avec l'URSS, et retire les USA du conflit au Vietnam. Mais les années qui suivirent ne furent marquées par aucun changement majeur dans la guerre froide, sauf en 1985, où Gorbachev accéda au pouvoir en URSS, et démantela celui-ci 6 ans plus tard.


La dynastie Plantagenêt

 

Henri II Plantagenêt

65 ans après la bataille de Hasting, le roi Henri I s’éteint sans descendance male, laissant la place à son neveu et comte de Bologne Étienne de Blois. Mais la fille de Henri premier, Matilde l’Emperesse, rassemble des partisans pour obtenir le trône qui lui revient de droit lors de l’Anarchie, une guerre civile qui frappe l’Angleterre de 1135 à 1153. 
Édouard rencontre aussi de nombreuses résistances religieuses, que ce soit avec les clercs qu’il n’hésite pas à taxer pour financer ses guerres, ou les juifs, contre lesquels il promulgue l’Édit d’expulsion de 1290, qui restera en vigueur jusqu’en 1656. Quand il meurt en 1307, il laisse à son fils Édouard II un royaume appauvris et en guerre contre les écossais. 
Après l’invasion conduite par Isabelle, Édouard III, alors âgé de 14 ans, monte sur le trône, et quatre ans plus tard, renverse et fait executer son régent et amant de sa mère, Roger Mortiner. Bien qu’il rende d’abord hommage à Philippe VI de Valois pour ses possessions en Aquitaine en 1329, il fait valoir sa prétention au trône français en 1337, et déclare la guerre contre le royaume de France. 
Son règne est essentiellement marqué par son conflict avec de nombreux barons, dont son cousin, Thomas de Lancastre, sa guerre infructueuse contre les écossais, la grande famine de 1315-1317, et son renversement en 1327 par son épouse, Isabelle de France, dite « la louve », et son amant, Roger Mortiner.
La guerre tourne rapidement à l'avantage des anglais, mais en 1364, le roi français Charles V monte sur le trône, et commence à reconquérir tous les territoires perdus avec l'aide du breton Bertrand du Guesclin. Mais la mort du roi français en 1380, soit 3ans après celle de son confrère anglais, fragilise le pouvoir royal, car le nouveau roi, Charles VI, dit le fou, doit combattre à partir de 1392 la révolte alimentée par Richard II d'Angleterre, qui oppose Armagnacs et Bourguignons.
La lignée royale des Plantagenêt s'éteint en 1399, lors de la destitution de Richard II, mais elle a profondément marquée l'Angleterre en combattant à de multiples reprises la France, et en lui arrachant de de nombreux fiefs sans que les rois français ne puissent prendre la moindre motte de terre anglaise, sauf lors de l'expédition de Louis "Le Lion".


Mais après 18 années de guerre où aucun des deux belligérants n’est parvenu à éliminer les forces adverses, la paix est signée durant le traité de Wallingford. Matilde y abandonne ses prétentions à la couronne, mais obtient la désignation de son fils, Henri Pantagenêt, comme l’héritier d’Étienne.


Quand Étienne meurt en 1154, Henri II devint roi et rattacha par la même occasion le duché de Normandie, qu’il avait obtenu après le traité de Wallingford, et l’Aquitaine, qu’il gouverne en compagnie de son épouse, Aliénor d’Aquitaine. Mais le roi de  France, Louis VII, s’inquiéta sérieusement de l’emprise d’Henri II sur la France, et ils commencèrent bientôt une relation politique semblable à celle de la guerre froide selon l’historienne Jean Dubabin.


Rapidement, le nouveau roi rétablit l’économie du pays, dont la croissance avait été contrarié lors de l’Anarchie, et créa « l’empire Plantagenêt » en assimilant la majeure partie du pays de Galles, la moitié orientale de l’Irlande, et la Bretagne. De plus, il réforma le droit, au point qu’il est aujourd’hui considéré par de nombreux historiens comme celui qui a posé les bases du droit anglais.


Malheureusement, de nombreuses tensions agitaient sa famille, et quand il donna trois chateaux à son quatrième fils, Jean « Sans Terres », sans tenir compte de l’avis de leur ancien propriétaire, Henri le jeune, qui avait pourtant été couronné comme étant le dauphin d’Angleterre et fils ainé de Henri II. Indigné, il commence à fomenter avec ses frères Richard « Coeur de Lion » et Geoffroy, pour renverser leur père.


En 1173, les hostilités commencent en Normandie, et la rebellion, soutenue par la Flandre, la France et la Boulogne, est rapidement écrasée après moins d’une année de guerre. La paix est signée, et cette démonstration de force améliore le prestige de l’Angleterre, au point que la Flandre devient rapidement dépendante du commerce avec les anglais, et s’éloigne petit à petit de la tutelle des rois français.


Cependant, le nouveau roi de France Philippe II et Henri II furent en froid dès que Geoffroy mourra lors d’un tournoi à la cour de France, et Philippe décida en 1186 de réclamer Toulouse et la Bretagne, en menaçant de déclarer la guerre. Bien que les hostilités soient rapidement arrêtées par le pape, les tensions persistes entre les deux souverains, et finalement Philippe II et « Richard Coeur de Lion » se rapprochent, et moins d’un an après le couronnement de ce dernier, il embarquent ensembles pour la troisième croisade.


Mais Philippe est particulièrement atteint physiquement et a perdu son œil lors de cette croisade, qu’il décide de quitter prématurément pour assimiler certaines des possessions anglaises en Normandie à partir de 1192. Cependant, Richard est toujours en train de rentrer de croisade, victime des rançonnements perpétués par des souverains opportunistes et des pots de vin payés par  Philippe II. Quand il rentre enfin en 1194, les combats s’engagent, même si le guerre s’arrête brutalement à sa mort le 26 mars 1199. 


Le royaume est alors placé dans les mains inaptes de Jean « Sans Terres », qui dut alors combattre Philippe II et un prétendant au trône d’Angleterre, le jeune Arthur de Bretagne. Mais malgré la mort prématurée d’Arthur en 1203, les combats se succèdent jusqu’en 1206.


Cependant, les nombreuses défaites subies par Jean ont effritées l’empire Plantagenêt au point que l’Angleterre ne conserve en France que la Guyenne, et les nombreuses taxes levées pour compenser le coup de la guerre causa en 1215 la première guerre des barons. Jean est alors obligé de signer la Magna Carta, qui donne plus de liberté aux hommes libres du royaume.


Philippe II, conscient de la situation en Angleterre, envoie son fils Louis « le Lion » devenir le roi du pays en 1216. Mais la mort de Jean apparait comme un fardeau, car les barons abandonnent  rapidement Louis pour  le nouveau roi Henri III, et rapidement Louis perd la guerre et revient en France avec une importante compensation de 10 000 marks d’argent.


Henri est alors un jeune enfant de 9 ans quand il monte sur le trône, et son règne de 56 ans en fait l’un des plus long de l’histoire de l’Angleterre. Mais ses extravagances, telles la commande en 1243 de 150 kg de sucre, et son échec à redresser l’économie, le rendent peu populaire, au point  qu’il est abandonné par la plupart de ses nobles, et doit subir la deuxième guerre des baron de 1264 à 1267. Son inaction fait qu’il n’a qu’une influence mineure sur l’Angleterre.


Quand Édouard premier, dit « le marteau des écossés », monte sur le trône d’Angleterre en 1272, il s’applique à réformer le droit et l’administration du royaume, notamment en créant le parlement anglais, et 10 ans après son couronnement, il envahi le pays de Galle en seulement un an de guerre. Il combat ensuite les écossais à partir de 1296, et poursuit le conflict durant le reste de son règne.

De plus, il fait la guerre contre le royaume de France à partir de 1293, en particulier en Guyenne, en Normandie et en Flandre. Ces attaques sont finalement matés, et en 1297, la Flandre, qui était la dernière région fidèle à Édouard, se rend. Mais les troubles causés par le roi d’Angleterre pousse les villes de cette région à se soulever en 1302, lors des « matines de Bruges ». Ce conflit entre l’ost français et cette armée du peuple ravage la région, et diminue les revenus du principal allié commercial de la Flandre, l’Angleterre.

Alexandre le grand

L'homme, le conquérant, le grand




introduction 


  Alexandre lll naquit le 21 juillet 356 avant J.-C suite à l’accouchement de sa mère, Olympias,  dans le palais du roi Philippe II de Macédoine à Pella, la capitale du royaume. Les présages furent de bonne augure avant, pendant et après sa naissance. Il eut ensuite d’illustres  précepteurs: Aristote, Ménechme, Léonidas, l’un de ses parents maternel, et Lysimaque. Ils l’instruisirent et lui apprirent à mieux contrôler ses émotions. En 342 avant J.-C, il dompta le fougueux cheval qui allait le suivre durant presque toute son épopée: Bucéphale. Alors qu’Alexandre était encore jeune, son père fut assassiné par Pausanias, son garde du corps, durant le mariage de sa fille, Clépatre. Sa mort entraîna la montée sur le trône d’Alexandre, alors âgé de 20 ans. Il décida de partir conquérir le monde, en commençant par la Perse. Nous allons donc vous raconter son incroyable épopée de l’Asie mineure à l’Inde, en passant par la Phénicie.


 1. de L’Asie mineure à la Phénicie


Après être monté sur le trône et avoir battu les grecs qui s’étaient soulevés, Alexandre le Grand décida de se lancer dans la conquête de la Perse, qui avait tenté à plusieurs reprises de conquérir la Grèce et les terres alentour. 


Son premier affrontement armé contre les forces de Darius III, le souverain de la Perse de 336 à 330 avant J.-C,  fut celui de la bataille de Granique, qui se déroula durant le mois de mai 334 avant J.-C. Les macédoniens  remportèrent le combat en ne perdant que 34 de leurs 32 000 fantassins, dont 9 000 étaient des phalangites, qui étaient soutenus par 5 000 cavaliers, dont 1 900 étaient des compagnons (une unité d’élite), alors que les perses perdirent plus de 12 000 des leurs (2 000 cavaliers et 10 000 fantassins) alors qu’ils étaient 30 000 fantassins, dont 10 000 mercenaires hoplites grecs, et 10 000 cavaliers. 

La victoire d’Alexandre à Granique est presque complète, si l’on considère, comme dans l’art de la guerre de Sun Tzu, qu’une victoire n’est complète que lorsque l’armée victorieuse ne déplore aucun tué ni blessé. 


Darius III, qui était alors en campagne au sud de son pays, revient précipitamment en 333 avant J.-C. Il a compris que le supériorité des troupes d’Alexandre n’est pas juste numérique et qu’il va devoir affronter une armée très entraînée, unie et dotée d’un moral au plus haut. 


Après sa première victoire à Granique, Alexandre ne fut pas confronté à des troupes très importantes, jusqu’à la bataille d’Issos. Entre la bataille de Granique et celle d’Issos, il eut donc le temps de poursuivre Memnon de Rhodes (le principal chef mercenaire de Darius III), et de prendre des villes perses dont Milet, Halicarnasse, et Sarde. 


Il eut aussi durant cette période l’occasion de défaire, si l’on en croit la légende, le nœud  gordien. Selon la légende, celui qui parviendrai à dénouer ce noeud dont l’extrêmité était introuvable deviendrai le maitre de l’Asie. Alexandre résolut le problème en le tranchant de son épée. La métaphore est très juste: il ne parvint à résoudre le noeud gordien que partiellement, tout comme sa conquête de l’Asie fut elle aussi partielle.


Alexandre s’empara ensuite des régions perses de Lycie, de Pisidie et de Pamphylie. 


Puis Memnon de Rhodes reçut le commandement de la flotte perse en l’hiver 334 avant J.-C et décida de porter la guerre jusqu’en Macédoine afin d’obliger Alexandre à revenir dans son pays natal. Il reprit la ville de Chios, fit gronder  une révolution contre Alexandre en Grèce, rétablit le tyran Aristonicos et assiégea  la ville de Mytilène.  

 

Mais Darius décida de prendre le commandement de son armée et de sa flotte en l’été 333 avant J.-C, ce qui causa la fin des investigations de  Memnon en Grèce car il fut remplacé par Autophradatès et Pharnabaze. Ces deux derniers, même s’ils parvinrent à reprendre Milet et Halicarnasse, n’eurent le commandement des mercenaires grecs qui servaient la Perse que brièvement, étant donné qu’ils durent rejoindre l’armée que rassemblait Darius III afin de vaincre Alexandre III par la mer. 


Mais le plan de Darius échoua à la bataille d’Issos, le premier novembre 334 avant J.-C, lors d’un grand affrontement contre les troupes d’Alexandre. L’armée macédonienne n’y perdit que 7 000 de ses 40 850 hommes tandis que l’armée perse, défaite, y perdit plus de 20 000 de ses 108 000 hommes. À la suite de cette bataille, Darius abandonna sa mère, ses épouses et ses enfants, à qui Alexandre offrit l’hospitalité et un traitement digne de leurs rangs. 


Darius de son côté réussit à s’enfuir vers l’Euphrate avec quelques milliers d’hommes, tandis que les autres survivants de l’armée perse furent totalement dispersés par l’armée d’Alexandre. 


Après cette victoire éclatante, Alexandre décida de conquérir la Phénicie afin de bâtir une solide base arrière et d’assurer le ravitaillement de son armée. 


2. de la Phénicie à la mort de Darius III


Après la victoire d’Issos, les villes grecques arrêtèrent provisoirement de se battre pour leur indépendance, mais leurs révoltes mettaient en danger le ravitaillement des troupes de l’armée macédonienne, ce  qui poussa Alexandre à prendre le contrôle de la côte phénicienne (qui contrôlait la plupart des routes commerciales grâce à l’indépendance que lui laissait la Perse). 


Les villes phéniciennes décidèrent alors de se rendre les unes après les autres car elles ne voulaient pas être ruinées à la suite d’une attaque contre elles. Seule la ville de Tyr choisit de rester neutre et refusa qu’Alexandre fasse un sacrifice dans le temple d’Héraclès. Les phéniciens avaient détecté le piège: ils savaient que le contrôle de Tyr était indispensable à Alexandre sinon son plan de transformation de la côte phénicienne en base arrière serait tombé à l’eau.  


Alexandre tenta coute que coute de prendre la ville à partir de janvier 332 avant J.-C, mais la flotte macédonienne fut écrasée par la marine Tyrienne, ce qui obligea Alexandre à appeler les villes phéniciennes sous son contrôle pour obtenir un renfort maritime. 


Les forces conjuguées des flottes permirent de mettre en place un impitoyable siège contre Tyr qui durera jusqu’en aout, date à laquelle la ville sera rasée à la suite d’une attaque violente. Ses habitants furent soit mis en esclavage, soit tués. 


Après cette victoire Alexandre se dirigea vers l’Égypte, mais il dut s’arrêter à Gaza fin 332 avant J.-C car il y rencontra une grande résistance mais il prit la ville, après s’être fait blesser deux fois. 

 

Il arriva ensuite à Péluse, en Égypte, après sept jours de marche en décembre 332 avant J.-C et s’y fit accueillir comme un sauveur car les Égyptiens ne supportaient pas l’occupation des perses, qui ne respectaient pas leurs traditions. 


Alexandre se fit nommer pharaon à Memphis en 331 avant J.-C et, après avoir fait des sacrifices aux différents dieux Égyptiens, choisit l’emplacement de la ville d’Alexandrie, qui ne fut pas finie avant Ptolémé I ou II. Il consulta également l’oracle d’Amon-Zeus qui lui annonça qu’il était un descendant direct d’Amon, ce qui sera très utilisé par Alexandre pour sa propagande.  


Il revint ensuite en Perse affronter Darius III à Gaugamèle, où les perses, qui étaient plus de 250 000 soldats accompagnés de 15 éléphants de guerre (les éléphants étaient de terribles armes destructrices à l’époque), affrontent 40 000 macédoniens. La bataille se solda par la perte décisive de l’armée perse, qui perdit environ 50 000 hommes, alors que les macédoniens ne perdirent que 500 soldats et eurent 3 000 blessés. 


Alexandre poursuivit ensuite Darius III et prit les villes qui se trouvaient sur son chemin. Il donna l’ordre que l’on rase Persépolis, qui était la capitale de la religion perse et un chef-d’œuvre architectural. Ce non-sens stratégique serait, selon certains historiens, le fruit d’un terrible épisode d’ivresse d’Alexandre. 


Mais Darius III fut assassiné par  Bessus (qui s’autoproclama roi de Perse sous le nom d’Artaxerxès V), Barsaentès et Satibarzane en l’été 330 avant J.-C, ce qui est sans doute la plus grande erreur qu’ils aient jamais fait car Alexandre décida de les poursuivre pour venger la mort de son ennemi de toujours Darius III. Alexandre ne supportait pas l’idée que d’autres aient tué son ennemi à sa place. 


3. de la mort de Darius III à l’Inde


Après la mort de Darius, la noblesse perse se souleva massivement, ce qui n’eut sur les troupes d’Alexandre qu’une petite influence au niveau numérique. Au contraire, la révolte remonta le moral des troupes car elles attendaient avec impatience les prochains combats. 


Avant de se mettre à poursuivre les assassins de Darius (Artaxerxès V, Barsaentès et Satibarzane), Alexandre conquit l’Hyrcanie, une région montagneuse, et recruta des mercenaires grecs ayant servi Darius afin de compenser les soldats qu’il avait licenciés car il croyait -à tort- ses effectifs trop importants. 


Après avoir appris que les 3 assassins de Darius s’étaient séparés en 330 avant J.-C, il partit d’abord en Arie pour vaincre   Satibarzane, qui fut maintenu à son poste relativement facilement, mais il fit se soulever l’Arie, ce qui eut pour conséquence de détruire toute les troupes macédoniennes qui stationnaient dans la région, et de permettre à Satibarzane de prendre la poudre d’escampette. 


Alexandre décida alors de fonder en Arie une ville, Alexandrie d’Arie, afin de stabiliser la situation en Arie, avant d’aller en Drangiane où le rebelle Barsaentès lui fut livré sans la moindre résistance et exécuté peu de temps plus tard. 


Un nouveau soulèvement en Arie, cette fois encore organisé par Satibarzane, éclata. Mais les troupes envoyées par Alexandre matèrent la rébellion et tuèrent Satibarzane. 


Il ne restait plus que Bessus, qui fut poursuivi par Alexandre jusqu’en 329 avant J.-C, date à laquelle l’insurgé fut capturé grâce à une opération menée par Ptolémé, avant d’être exécuté. 


Puis il matta des rebelles et se battit brièvement contre Spitaménès, le satrape qui avait livré Bessus, mais qui se révolta contre Alexandre et lui infligea plusieurs échecs militaires, avant qu’Alexandre n’abandonne les opérations contre lui et ne fasse passer l’affaire sous silence (il mourut en  328 avant J.-C à la suite de la trahison des Massagètes). 


Peu de temps plus tard il tua son ami Cleitos alors qu’il était ivre lors d’un banquet donné en l’honneur de Dionysos. Alexandre fut tellement pris de remords qu’il se priva de nourriture pendant 3 jours et lui organisa des funérailles incroyables. 

 

Après avoir maté toutes les rebellions contre lui, Alexandre partit à la conquête de l’Inde avec 120 000 personnes (60 000 femmes, enfants et esclaves, et 60 000 soldats, dont la moitié était des asiatiques recrutés durant l’épopée, et dont l’autre moitié était constituée de soldats macédoniens et grecs). 


Son armée fut renforcée par plusieurs éléphants offerts par le raja Taxilès, qui l’aida à attaquer son rival, Pôros, en donnant à Alexandre des ravitaillements, en aidant à construire un pont sur l’Indus et en envoyant des troupes à la bataille de l’Hydaspe, bataille qui confronta 34 000 soldats d’Alexandre accompagnés de 5 000 cavaliers indiens, aux 30 000 fantassins, 4 000 cavaliers, 300 éléphants de guerres et 60 chars de Pôros. 


À la fin de la bataille, Pôros était défait mais Alexandre, fin stratège, ne le tua pas et le réinstalla même sur le trône car il avait besoin de stabiliser la région. 


Alexandre réussit aussi à capturer plus de 80 éléphants de guerre, mais il dut aussi renter en Macédoine car ses soldats refusaient de traverser l’Hyphase, le fleuve le plus à l’est de l’Indus. Ses troupes étaient exténuées par sept années de conquêtes, les hommes avaient le mal du pays… Alexandre  n’avait pas d’autre choix que de rentrer. Au même moment Bucéphale mourut et Alexandre construisit une ville en son honneur: Bucéphalie.


Conclusion


Alexandre, suite au refus de ses soldats de continuer l’épopée, en 326 avant J.-C, décida de rentrer dans son pays natal. 


Mais, il ne revit point la terre qui l’avait vu naitre car il mourut en 323 avant J.-C à Babylone, d’une maladie qui se présentait comme incurable à l’époque. 


Sa mort eut des conséquences négatives car sa succession fut disputée entre Alexandre IV (le seul fils d’Alexandre, qui n’était pas encore né à la mort de son père) et les diadoques (Ptolémé, Cassandre, Séleucos, Lysimaque et Épire) qui se disputèrent le pouvoir entre eux.   


Son empire s’effrita malheureusement, mais il permit des échanges culturels entre plusieurs civilisations et occasionna un important développement culturel en Eurasie. La découverte des techniques de sculptures grecques permit aux indiens de réaliser des sculptures comme celles de Bouddha; les grecs découvrirent les éléphants; Or, pourpre, parfums, aromates, semences… se diffusèrent grâce à lui dans tout l’empire. 


En effet, la grèce ne fut pas la seule bénéficiaire des victoires d’Alexandre car malgré les batailles et les pillages il n’y avait sous Alexandre ni vainqueurs ni vaincus, mais plutôt un processus d’assimilation réciproque basé sur les échanges: chaque culture prenait dans l’autre camp ce qu’il y avait d’intéressant (découvertes, techniques, culture…).


Guillaume le conquérant

Duc, Conquérant, Roi


Le duché de Normandie

 Guillaume naquit à Falaise vers 1027-1028. Fruit de l’adultère de Robert le Magnifique, duc de Normandie, et de sa concubine, Arlette de Falaise, il devient duc des normands à la mort de son père en terre sainte, vers 1035. 


Malheureusement, le jeune duc est trop jeune pour régner, donnant ainsi l’opportunité à de nombreux membres de la noblesse normande d’éliminer leurs rivaux, et même les proches conseillés de Guillaume, tel son sénéchal Osbern de Crépon en 1041, sont victimes de ces machinations. 


La cour devient si dangereuse que certains des amis du duc décident finalement de le cacher et de changer son gite tous les soirs. Cette mesure se révèle utile quant une rebellion éclate en 1046, et permet à Guillaume de fuir son propre domaine pour demander de l’aide au roi, et écraser les rebelles un an plus tard. 


Après cette victoire, la situation en Normandie s’améliore, et en 1051, le duché s’étend jusqu’à Alençon et Domfront avec le support du roi Henri Ier. Mais 3 ans plus tard, le roi estime que son vassal est devenu trop puissant après son mariage avec Mathilde de Flandre en 1052, et forme une coalition avec la Champagne, la Bourgogne, l’Aquitaine et l’Anjou pour le renverser. Mais les membres de la coalitions, croyant que la victoire était proche, oublièrent de surveiller leurs camps, et furent anéantis lors de l’attaque nocturne de Guillaume. Après cet échec, la coalition décide d’attendre jusqu’en 1057 pour lancer un nouvel assaut contre la Normandie, qui se solde lui aussi par une défaite cuisante.


Débarrassé de la menace française, Guillaume commence à se tourner vers la couronne anglaise, et en 1064, l’arrivée de Harold Gowinson sur son territoire lui donne un  argument supplémentaire pour devenir roi. Selon les normands, Harold serait venu pour dire à Guillaume qu’il deviendrait roi à la mort d’Édouard, ce qui aurait donné un argument au duc de Normandie, même si aucune trace de cette promesse n’est trouvée dans les archives anglais. 


Harold aurait alors été contraint de jurer devant de saintes reliques sa loyauté à Guillaume en échange de la liberté de son neveu, que le duc tenait alors en otage. Après cet évènement, Harold participe à une guerre que la Normandie mène alors contre le duc Conan II de  Bretagne, et où Harold se serait distingué par sa bravoure.


Quand la guerre s’acheva en 1065, Harold put rentrer en Angleterre pour éconduire son frère Tostig, dont la corruption risquait de plonger le royaume dans la guerre civile. Suite à cet évènement, Tostig décide de mener des raids contre les cotes anglaises au début de 1066, pour ensuite rejoindre Harald Hardrada, qu’il aidera lors de la guerre de succession d’Angleterre en échange de ses anciens titres.


Mais à la fin de l’année, le roi Édouard sombre dans un coma profond, et ne dispose que de quelques instants de clarté, où il aurait désigné Harold comme héritier. Soutenu par la noblesse, il monte sur le trône le lendemain de la mort  d’Édouard, probablement car le couronnement avait été préparé à l’avance par les nobles, qui étaient alors rassemblés pour l’Épiphanie. 


Couronnement d'Harold
Furieux, Guillaume prépare sa flotte et ses soldats pour lancer un assaut sur l’Angleterre, mais en l’absence de conditions météorologiques favorables, il doit reporter son débarquement jusqu’au 28 septembre. Ce qui l’avantage cependant, car Harold l’attendait, et n’a plus assez de temps pour l’attendre quant les vikings débarquent le 20 septembre et conquirent le Yorkshire. 





L'Angleterre


Harold traverse donc le royaume avec son armée en quatre jours, et surprend Tostig et Hardrada le 25 à la bataille de Stamford Bridge. Mais les envahisseurs eurent le temps de former un mur de bouclier quant un guerrier armé d’une hache défendit seul le pont et tua plus de 40 soldats anglais, avant que l’un d’entre eux ne passe sous le pont et lui assène un coup mortel de sa lance.


La bataille fit rage des heures durant, et les vikings furent anéantis, au point que des 300  bateaux utilisés pour aller en Angleterre, seuls 24 partir avec les survivants. Les anglais étais eux aussi éreintés par cette bataille, et il fallut trois semaines pour qu’ils reviennent combattre Guillaume, qui avait préalablement fortifié et pillé la région. 


Quant Harold arriva le 14 octobre à Hasting, ses forces étaient épuisés et amoindries par la bataille de Stamford-Bridge, et elle y furent défaites, Harold lui-même mourut d’une flèche dans

Sacre de Guillaume
l’oeil durant la bataille, laissant la voie libre à Guillaume, qui forçat le nouveau roi, Edgar Ætheling, à abdiquer en sa faveur, et fut couronné le jour de noël.


L’une des première mesure de Guillaume fut alors de remplacer la majeure partie de la noblesse anglo-saxonne par des normands, ce qui causât une grande migration de nobles anglais vers des pays étrangers, de manière semblable à celle qui advint durant la révolution française à la fin du XIXème siècle.


Mais le peuple ne resta pas indifférent, et les pillages menés par le nouveau roi dans le sud du pays en 1066 n’en étaient qu’une des nombreuses causes. Les soulèvements durèrent jusqu’en 1075, et forcèrent à partir de 1069 le nouveau roi à faire usage de politiques radicales, comme dans le nord, où certaines régions furent entièrement vidées de toute trace de vie humaine.


Guillaume le conquérant apporta cependant de nombreuses modernisation dans l’administration anglaise, comme en 1085 où il fit effectuer un recensement national des propriétés foncières dont les résultats furent conservés dans le Domesday book pour aider la collecte d’impôts. Ce livre est aujourd’hui considéré comme le premier travail de collecte d’informations de ce genre, et donna   aux historiens de nombreuses données sur la réparation des richesses l’époque, en particulier sur le remplacement de la noblesse.


Finalement, l’on peut facilement estimer que le règne de Guillaume eut un impact sur le gouvernement et l’administration de l’époque positif, mais le bilan humain est catastrophique, au point de se compter en centaines de milliers de vies. Cette destruction ne peut être compensée par aucune réforme de l'époque, et il aurait sans doutes mieux fallut que la bataille de Hasting ait été remporté par Harold.


 


Guillaume le conquérant

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