L'homme, le conquérant, le grand
introduction
Alexandre lll naquit le 21 juillet 356 avant J.-C suite à l’accouchement de sa mère, Olympias, dans le palais du roi Philippe II de Macédoine à Pella, la capitale du royaume. Les présages furent de bonne augure avant, pendant et après sa naissance. Il eut ensuite d’illustres précepteurs: Aristote, Ménechme, Léonidas, l’un de ses parents maternel, et Lysimaque. Ils l’instruisirent et lui apprirent à mieux contrôler ses émotions. En 342 avant J.-C, il dompta le fougueux cheval qui allait le suivre durant presque toute son épopée: Bucéphale. Alors qu’Alexandre était encore jeune, son père fut assassiné par Pausanias, son garde du corps, durant le mariage de sa fille, Clépatre. Sa mort entraîna la montée sur le trône d’Alexandre, alors âgé de 20 ans. Il décida de partir conquérir le monde, en commençant par la Perse. Nous allons donc vous raconter son incroyable épopée de l’Asie mineure à l’Inde, en passant par la Phénicie.
1. de L’Asie mineure à la Phénicie
Après être monté sur le trône et avoir battu les grecs qui s’étaient soulevés, Alexandre le Grand décida de se lancer dans la conquête de la Perse, qui avait tenté à plusieurs reprises de conquérir la Grèce et les terres alentour.
Son premier affrontement armé contre les forces de Darius III, le souverain de la Perse de 336 à 330 avant J.-C, fut celui de la bataille de Granique, qui se déroula durant le mois de mai 334 avant J.-C. Les macédoniens remportèrent le combat en ne perdant que 34 de leurs 32 000 fantassins, dont 9 000 étaient des phalangites, qui étaient soutenus par 5 000 cavaliers, dont 1 900 étaient des compagnons (une unité d’élite), alors que les perses perdirent plus de 12 000 des leurs (2 000 cavaliers et 10 000 fantassins) alors qu’ils étaient 30 000 fantassins, dont 10 000 mercenaires hoplites grecs, et 10 000 cavaliers.
La victoire d’Alexandre à Granique est presque complète, si l’on considère, comme dans l’art de la guerre de Sun Tzu, qu’une victoire n’est complète que lorsque l’armée victorieuse ne déplore aucun tué ni blessé.
Darius III, qui était alors en campagne au sud de son pays, revient précipitamment en 333 avant J.-C. Il a compris que le supériorité des troupes d’Alexandre n’est pas juste numérique et qu’il va devoir affronter une armée très entraînée, unie et dotée d’un moral au plus haut.
Après sa première victoire à Granique, Alexandre ne fut pas confronté à des troupes très importantes, jusqu’à la bataille d’Issos. Entre la bataille de Granique et celle d’Issos, il eut donc le temps de poursuivre Memnon de Rhodes (le principal chef mercenaire de Darius III), et de prendre des villes perses dont Milet, Halicarnasse, et Sarde.
Il eut aussi durant cette période l’occasion de défaire, si l’on en croit la légende, le nœud gordien. Selon la légende, celui qui parviendrai à dénouer ce noeud dont l’extrêmité était introuvable deviendrai le maitre de l’Asie. Alexandre résolut le problème en le tranchant de son épée. La métaphore est très juste: il ne parvint à résoudre le noeud gordien que partiellement, tout comme sa conquête de l’Asie fut elle aussi partielle.
Alexandre s’empara ensuite des régions perses de Lycie, de Pisidie et de Pamphylie.
Puis Memnon de Rhodes reçut le commandement de la flotte perse en l’hiver 334 avant J.-C et décida de porter la guerre jusqu’en Macédoine afin d’obliger Alexandre à revenir dans son pays natal. Il reprit la ville de Chios, fit gronder une révolution contre Alexandre en Grèce, rétablit le tyran Aristonicos et assiégea la ville de Mytilène.
Mais Darius décida de prendre le commandement de son armée et de sa flotte en l’été 333 avant J.-C, ce qui causa la fin des investigations de Memnon en Grèce car il fut remplacé par Autophradatès et Pharnabaze. Ces deux derniers, même s’ils parvinrent à reprendre Milet et Halicarnasse, n’eurent le commandement des mercenaires grecs qui servaient la Perse que brièvement, étant donné qu’ils durent rejoindre l’armée que rassemblait Darius III afin de vaincre Alexandre III par la mer.
Mais le plan de Darius échoua à la bataille d’Issos, le premier novembre 334 avant J.-C, lors d’un grand affrontement contre les troupes d’Alexandre. L’armée macédonienne n’y perdit que 7 000 de ses 40 850 hommes tandis que l’armée perse, défaite, y perdit plus de 20 000 de ses 108 000 hommes. À la suite de cette bataille, Darius abandonna sa mère, ses épouses et ses enfants, à qui Alexandre offrit l’hospitalité et un traitement digne de leurs rangs.
Darius de son côté réussit à s’enfuir vers l’Euphrate avec quelques milliers d’hommes, tandis que les autres survivants de l’armée perse furent totalement dispersés par l’armée d’Alexandre.
Après cette victoire éclatante, Alexandre décida de conquérir la Phénicie afin de bâtir une solide base arrière et d’assurer le ravitaillement de son armée.
2. de la Phénicie à la mort de Darius III
Après la victoire d’Issos, les villes grecques arrêtèrent provisoirement de se battre pour leur indépendance, mais leurs révoltes mettaient en danger le ravitaillement des troupes de l’armée macédonienne, ce qui poussa Alexandre à prendre le contrôle de la côte phénicienne (qui contrôlait la plupart des routes commerciales grâce à l’indépendance que lui laissait la Perse).
Les villes phéniciennes décidèrent alors de se rendre les unes après les autres car elles ne voulaient pas être ruinées à la suite d’une attaque contre elles. Seule la ville de Tyr choisit de rester neutre et refusa qu’Alexandre fasse un sacrifice dans le temple d’Héraclès. Les phéniciens avaient détecté le piège: ils savaient que le contrôle de Tyr était indispensable à Alexandre sinon son plan de transformation de la côte phénicienne en base arrière serait tombé à l’eau.
Alexandre tenta coute que coute de prendre la ville à partir de janvier 332 avant J.-C, mais la flotte macédonienne fut écrasée par la marine Tyrienne, ce qui obligea Alexandre à appeler les villes phéniciennes sous son contrôle pour obtenir un renfort maritime.
Les forces conjuguées des flottes permirent de mettre en place un impitoyable siège contre Tyr qui durera jusqu’en aout, date à laquelle la ville sera rasée à la suite d’une attaque violente. Ses habitants furent soit mis en esclavage, soit tués.
Après cette victoire Alexandre se dirigea vers l’Égypte, mais il dut s’arrêter à Gaza fin 332 avant J.-C car il y rencontra une grande résistance mais il prit la ville, après s’être fait blesser deux fois.
Il arriva ensuite à Péluse, en Égypte, après sept jours de marche en décembre 332 avant J.-C et s’y fit accueillir comme un sauveur car les Égyptiens ne supportaient pas l’occupation des perses, qui ne respectaient pas leurs traditions.
Alexandre se fit nommer pharaon à Memphis en 331 avant J.-C et, après avoir fait des sacrifices aux différents dieux Égyptiens, choisit l’emplacement de la ville d’Alexandrie, qui ne fut pas finie avant Ptolémé I ou II. Il consulta également l’oracle d’Amon-Zeus qui lui annonça qu’il était un descendant direct d’Amon, ce qui sera très utilisé par Alexandre pour sa propagande.
Il revint ensuite en Perse affronter Darius III à Gaugamèle, où les perses, qui étaient plus de 250 000 soldats accompagnés de 15 éléphants de guerre (les éléphants étaient de terribles armes destructrices à l’époque), affrontent 40 000 macédoniens. La bataille se solda par la perte décisive de l’armée perse, qui perdit environ 50 000 hommes, alors que les macédoniens ne perdirent que 500 soldats et eurent 3 000 blessés.
Alexandre poursuivit ensuite Darius III et prit les villes qui se trouvaient sur son chemin. Il donna l’ordre que l’on rase Persépolis, qui était la capitale de la religion perse et un chef-d’œuvre architectural. Ce non-sens stratégique serait, selon certains historiens, le fruit d’un terrible épisode d’ivresse d’Alexandre.
Mais Darius III fut assassiné par Bessus (qui s’autoproclama roi de Perse sous le nom d’Artaxerxès V), Barsaentès et Satibarzane en l’été 330 avant J.-C, ce qui est sans doute la plus grande erreur qu’ils aient jamais fait car Alexandre décida de les poursuivre pour venger la mort de son ennemi de toujours Darius III. Alexandre ne supportait pas l’idée que d’autres aient tué son ennemi à sa place.
3. de la mort de Darius III à l’Inde
Après la mort de Darius, la noblesse perse se souleva massivement, ce qui n’eut sur les troupes d’Alexandre qu’une petite influence au niveau numérique. Au contraire, la révolte remonta le moral des troupes car elles attendaient avec impatience les prochains combats.
Avant de se mettre à poursuivre les assassins de Darius (Artaxerxès V, Barsaentès et Satibarzane), Alexandre conquit l’Hyrcanie, une région montagneuse, et recruta des mercenaires grecs ayant servi Darius afin de compenser les soldats qu’il avait licenciés car il croyait -à tort- ses effectifs trop importants.
Après avoir appris que les 3 assassins de Darius s’étaient séparés en 330 avant J.-C, il partit d’abord en Arie pour vaincre Satibarzane, qui fut maintenu à son poste relativement facilement, mais il fit se soulever l’Arie, ce qui eut pour conséquence de détruire toute les troupes macédoniennes qui stationnaient dans la région, et de permettre à Satibarzane de prendre la poudre d’escampette.
Alexandre décida alors de fonder en Arie une ville, Alexandrie d’Arie, afin de stabiliser la situation en Arie, avant d’aller en Drangiane où le rebelle Barsaentès lui fut livré sans la moindre résistance et exécuté peu de temps plus tard.
Un nouveau soulèvement en Arie, cette fois encore organisé par Satibarzane, éclata. Mais les troupes envoyées par Alexandre matèrent la rébellion et tuèrent Satibarzane.
Il ne restait plus que Bessus, qui fut poursuivi par Alexandre jusqu’en 329 avant J.-C, date à laquelle l’insurgé fut capturé grâce à une opération menée par Ptolémé, avant d’être exécuté.
Puis il matta des rebelles et se battit brièvement contre Spitaménès, le satrape qui avait livré Bessus, mais qui se révolta contre Alexandre et lui infligea plusieurs échecs militaires, avant qu’Alexandre n’abandonne les opérations contre lui et ne fasse passer l’affaire sous silence (il mourut en 328 avant J.-C à la suite de la trahison des Massagètes).
Peu de temps plus tard il tua son ami Cleitos alors qu’il était ivre lors d’un banquet donné en l’honneur de Dionysos. Alexandre fut tellement pris de remords qu’il se priva de nourriture pendant 3 jours et lui organisa des funérailles incroyables.
Après avoir maté toutes les rebellions contre lui, Alexandre partit à la conquête de l’Inde avec 120 000 personnes (60 000 femmes, enfants et esclaves, et 60 000 soldats, dont la moitié était des asiatiques recrutés durant l’épopée, et dont l’autre moitié était constituée de soldats macédoniens et grecs).
Son armée fut renforcée par plusieurs éléphants offerts par le raja Taxilès, qui l’aida à attaquer son rival, Pôros, en donnant à Alexandre des ravitaillements, en aidant à construire un pont sur l’Indus et en envoyant des troupes à la bataille de l’Hydaspe, bataille qui confronta 34 000 soldats d’Alexandre accompagnés de 5 000 cavaliers indiens, aux 30 000 fantassins, 4 000 cavaliers, 300 éléphants de guerres et 60 chars de Pôros.
À la fin de la bataille, Pôros était défait mais Alexandre, fin stratège, ne le tua pas et le réinstalla même sur le trône car il avait besoin de stabiliser la région.
Alexandre réussit aussi à capturer plus de 80 éléphants de guerre, mais il dut aussi renter en Macédoine car ses soldats refusaient de traverser l’Hyphase, le fleuve le plus à l’est de l’Indus. Ses troupes étaient exténuées par sept années de conquêtes, les hommes avaient le mal du pays… Alexandre n’avait pas d’autre choix que de rentrer. Au même moment Bucéphale mourut et Alexandre construisit une ville en son honneur: Bucéphalie.
Conclusion
Alexandre, suite au refus de ses soldats de continuer l’épopée, en 326 avant J.-C, décida de rentrer dans son pays natal.
Mais, il ne revit point la terre qui l’avait vu naitre car il mourut en 323 avant J.-C à Babylone, d’une maladie qui se présentait comme incurable à l’époque.
Sa mort eut des conséquences négatives car sa succession fut disputée entre Alexandre IV (le seul fils d’Alexandre, qui n’était pas encore né à la mort de son père) et les diadoques (Ptolémé, Cassandre, Séleucos, Lysimaque et Épire) qui se disputèrent le pouvoir entre eux.
Son empire s’effrita malheureusement, mais il permit des échanges culturels entre plusieurs civilisations et occasionna un important développement culturel en Eurasie. La découverte des techniques de sculptures grecques permit aux indiens de réaliser des sculptures comme celles de Bouddha; les grecs découvrirent les éléphants; Or, pourpre, parfums, aromates, semences… se diffusèrent grâce à lui dans tout l’empire.
En effet, la grèce ne fut pas la seule bénéficiaire des victoires d’Alexandre car malgré les batailles et les pillages il n’y avait sous Alexandre ni vainqueurs ni vaincus, mais plutôt un processus d’assimilation réciproque basé sur les échanges: chaque culture prenait dans l’autre camp ce qu’il y avait d’intéressant (découvertes, techniques, culture…).
